Triple agent

Réalisation : Eric Rohmer

 

La bande annonce

 

 

Synopsis

Dans le Paris du Front populaire, alors que le monde gronde et que se mettent en place, partout en Europe, les déséquilibres, alliances et trahisons qui conduiront à la Seconde Guerre mondiale, une femme va petit à petit découvrir que l'homme dont elle partage la vie depuis plus de dix ans est en fait tout autre que ce qu'il paraît être, à savoir un ancien officier de l'armée blanche. Travaille-t-il pour les Russes blancs, les communistes, les nazis, ou les trois à la fois ?

 


 

Le Personnage

Rôle de Fiodor Alexandrovitch Voronine

 


 

Mon Regard

J'étais devant les Folies Bergères, mon téléphone sonne :
- « Bonjour Serge, c'est Eric Rohmer, est-ce que vous parlez russe ? »
- « Ça dépend »
- « Comment cela ? »
- « Si c'est pour jouer de bout en bout un Russe qui parle russe, je ne pourrai pas le faire, si c'est pour jouer un Russe qui de temps en temps parle russe, alors oui, je pense pouvoir le faire. »
- « Venez me voir à mon bureau... »
C'est ainsi, en septembre 2002, que Triple agent est arrivé. Eric voulait un vrai Russe avec un français impeccable, vu la quantité très importante de texte en français. Il devait être grand, plutôt fin et avoir environ 43 ans. Je correspondais à tout les critères, sauf le principal. Je suis Français d'origine ukrainienne et je bafouille trois mots de russe. J'essayai de convaincre Eric qu'en six mois je pouvais travailler, comme une partition, les scènes en russe, et qu'il y avait autant d'accents russes que de Russes. J'ai commencé à prendre des cours de russe sans savoir si j'allais faire le film, mais par bonheur il ne trouva jamais la perle rare et finalement m'engagea. Le tournage commença en mars. Nous utilisions deux studios, quand nous tournions dans l'un de nouveaux décors étaient construits dans l'autre. Chaque jour à la pause déjeuner j'allais errer dans ce qui allait devenir un hôtel, un restaurant, mon bureau, un atelier de modiste, etc. Il y a deux escaliers d'immeuble magnifiques, très importants dans le film, celui d'un appartement parisien 1930, et celui d'un immeuble haussmannien chic, tous deux entièrement construits en studio. Le rendu et le savoir-faire sont éblouissants, décorateur et constructeurs avaient de l'or dans les doigts. Cette pause quotidienne dans les décors en devenir m'a aidé, je ne saurais expliquer comment... Elle était, comme le texte, un élément d'imprégnation du personnage.
Triple agent peut sembler un film d'une grande complexité, tout imprégné de faux-semblants, d'apparences et de mensonges potentiels. Mais il faut se laisser submerger par le flux ininterrompu de la parole de cet homme. Est-il un génie visionnaire ou un fou furieux mythomane ? Le challenge était bien sûr de laisser planer le doute de bout en bout. Un rôle énorme avec lequel j'ai vécu presque neuf mois sans qu'il me quitte une seconde, un vrai cadeau...

 


 

Pour en savoir plus :

  

Extraits

 

 

 

 

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